Édition du mercredi 4 juin 2008
Michèle Alliot-Marie conteste que le gouvernement fasse des finances locales «les variables d'ajustement» de sa politique
Répondant à une question de Sylvie Andrieux, députée PS des Bouches-du-Rhône, qui accusait lundi, à lAssemblée, le gouvernement de faire porter sur les finances des collectivités locales sa «politique de rigueur», la ministre de lIntérieur, Michèle Alliot-Marie, sest inscrite en faux contre des «contre-vérités».
Selon elle, «lors des transferts de compétences, est transférée aux collectivités, en application même de la Constitution, lintégralité des sommes que lÉtat consacrait auparavant à lexercice de ces compétences.»
Par ailleurs, a-t-elle précisé, «si certaines dépenses des collectivités sont tout à fait justifiées, notamment dans le domaine de laide à nos concitoyens, il en est dautres qui le sont beaucoup moins, en particulier lorsquelles accordent des subventions hors de leur champ de compétences ou se laissent aller à des dépenses somptuaires.»
La ministre a en outre indiqué que, «pour tenir nos engagements envers nos partenaires européens et dans un esprit de responsabilité envers les générations à venir, il est nécessaire de rétablir les finances publiques. Les aides aux collectivités locales représentant plus de 20 % du budget de lÉtat, ces collectivités doivent se sentir également responsables du rétablissement financier.»
Ceci, a-t-elle dit, «se fera dans le respect de leur rôle, et en discussion avec elles. Le Premier ministre a engagé le dialogue lan dernier en créant une structure adéquate. Ces aspects financiers ont été examinés lors de la conférence nationale des finances publiques qui a eu lieu le 28 mai dernier, et ils le seront de nouveau lors de la conférence nationale des exécutifs, reportée pour des raisons dagenda, qui se tiendra dici lété.»
Pour sa part, la députée avait estimé que le gouvernement, dans toutes ses déclarations, fait des finances locales «les variables d'ajustement de (sa) politique, dont l'ampleur des déficits est sanctionnée par l'Europe et dénoncée par la Cour des comptes dans son rapport de 2007. Vous les asphyxiez financièrement chaque jour davantage en leur réclamant des participations financières non prévues dans des domaines qui relèvent de la compétence de l'État, sans compter les transferts qui sont loin dêtre compensés à l'euro près.»
Sylvie Andrieu a en outre rappelé quaujourd'hui, un ministre (NDLR: Luc Chatel) «fait planer des menaces sur les recettes de taxe professionnelle. Et voilà que vous menacez dintégrer le Fonds de compensation de la TVA dans la dotation globale de fonctionnement, ce qui aura pour effet de restreindre l'évolution des dépenses publiques territoriales, alors même quelles réalisent 72% des investissements publics.»
Pour elle, les collectivités «ne se laisseront pas emprisonner dans une insoluble contradiction entre les ambitions quon affiche et les moyens quon leur alloue. Elles ne supporteront pas non plus de navoir pour alternative que de devoir supporter la responsabilité de navoir pas relevé certains défis ou dêtre montrées du doigt parce que leurs finances se seront détériorées.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Fonctionnaires: le «pécule» de départ pourrait être étendu aux agents des collectivités
Réforme de la formation professionnelle: les décrets sont publiés
80 passages à niveau «préoccupants» seront supprimés en 2008
Retrouver une édition
Accéder au site